Je ne suis pas que Photographe Mais aussi…
Beaucoup me connaissent par le biais de mes clichés que j’ai adoré shooter et partager avec vous. La photo est pour moi avant tout , un livre que l’on peut a chaque moment important à nos yeux y écrire un chapitre , aussi nouveau soit-il. J’aime lorsqu’une photo transpire d’émotions , raconte avec authenticité et simplicité un instant qui a bouleversé notre coeur. Une photo est magique car malgré le temps qui passe , elle est toujours fidele à ce qu’elle raconte , elle est intemporelle dans toute sa splendeur .Lorsque je shoot , lorsque mes yeux se cachent derriere mon objectif , je me laisse guider par cette âme qui me captive et fait de moi son esclave pour immortaliser l’invisible du visible.Dit comme ca , cela peut paraitre etrange, je sais! Peut etre que le confinement me déboussole! lol!
Justement avec le confinement je me suis dit que c’etait peut etre le moment de vous faire partager une autre passion qui m’anime depuis la nuit des temps : L’écriture , j’aimerai si vous le permettez vous confier les premières lignes de ma nouvelle , j’essayerai d’écrire régulièrement pour les plus curieux de savoir la suite….
Le Titre Je suis »L » , Bonne Lecture
Il m’arrivait souvent de défier le silence, assis là, sur ma vieille chaise longue en bois, craquant de partout, sous ma tonnelle arborée.Là où naissaient de splendides roses noires aux pétales de velours que j’affectionnai tout particulièrement depuis ma plus tendre enfance.Soigneusement habillée d’une nuisette légère en dentelle rouge qui laissait entrevoir mon tatouage, un cœur brisé, dessiné dans la cambrure de mes hanches si fines, de longs bas transparents de couleur noirs et d’un mini peignoir en soie sombre, je scrutais le vide, les pensées ailleurs.Parfois, je l’attendais pendant des heures et des heures qui me semblaient interminablement longues, mais aucun signe de sa part.Pourtant, je sentais son odeur m’envahir de l’intérieur comme si tout son être me pénétrait, comme un guerrier prêt à conquérir son royaume. Devait-il m’apprivoiser? Devais-je me laisser faire ou me débattre? Hurler? Renoncer sans un cri, juste un simple soupir!Un soupir de désespoir ou de délivrance? Du désir peut être? Alors je sentais mon cœur s’emballer, s’étouffant de l’intérieur, comme prisonnier de lui-même, ne sachant plus quoi faire pour à nouveau respirer normalement. Une sensation d’extraction d’urgence hors de ma poitrine me semblait l’unique issue pour ma résurrection. Juste survivre ! Bizarrement j’aimais me sentir dans cet état second où je ne maitrisais plus rien de mon « moi », le plaisir de me laisser envahir sans me défendre, juste m’abandonner entièrement. Et encore aujourd’hui, il n’était pas là, alors je me balançais impatiemment sur ma chaise pour laisser filer le temps, un cigare à la main.Le fameux et fidèle cigare qu’il avait laissé un jour, non consumé trônant sur la table basse en bois de chêne clair, un soir de pleine lune. Je déteste sentir l’odeur de la fumée sur ma peau, si délicate et douce mais le simple fait de l’avoir auprès de moi me rassurait. Il serait là et je serai à nouveau son esclave, sa promise, sa victime. Inconsciemment ce cigare était devenu pour moi une véritable addiction quotidienne. Étrange! Sûrement! Je ne sais pas pourquoi et je ne s’aurais l’expliquer. C’etait comme un réconfort, je pense, sans lui je serais probablement à l’affût d’une trace de sa vie dans la mienne.Comment aimer ce que l’on déteste, c’est contradictoire !Je suis contradictoire, je crois ! A moins que l’amour soit un grand mystère dans sa conception du cœur. Comme on dit souvent « le cœur a ses raisons que la raison ignore. »
La nuit commençait à surgir de l’horizon, un timide coucher de soleil orangé berçait mon regard.Il était temps pour moi d’aller me faire couler un bon bain parfumé au lilas accompagné de bougies senteur vanille sucrée.
D’un pas décidé, je me dirigeai vers la salle de bain laissant glisser sur le sol mon doux peignoir.
Mon corps glissa dans l’eau chaude et relaxante pleine de mousse dans une atmosphère tamisée pour laisser voyager mes pensées remplies de questions sans réponse.
Des questions qui torturaient mon esprit au point d’en perdre le sommeil et d’en faire des cauchemars.
Pourquoi n’est il pas venu me voir? Pourquoi me laisse t-il sans réponse?
Que veut-il de moi? Qu’attend t-il de moi? Dois-je le supplier?
Ou juste murmurer son nom?
J’espérais du plus profond de moi que la lueur de ces bougies le ramènerait à moi.
Alors j’ai encore attendu, attendu, attendu jusqu’à ce que le sommeil m’arrache de cette cruelle réalité obsédante.
Soudain, un bruit de métal retentit au loin et me réveilla en sursaut.
Cela faisait combien de temps que je m’étais assoupie?
Depuis combien de temps, étais-je là étendue dans cette eau devenue à peine tiède?
Un frisson me traversa le corps et mon regard fixa rapidement toute la pièce à la recherche de sa présence.
Le miroir en fer forgé était embué par les vapeurs d’eau.
Pourtant je pouvais distinguer une trace étrange, comme un message, une empreinte de sa venue durant mon sommeil, une phrase, « je suis là ».
Mais hélas pour moi je l’avais encore manqué, prise de fatigue et lui probablement de lassitude de me regarder dormir, il était parti avant que j’ouvre les yeux.
M’avait-il déposé délicatement un baiser passionné sur mon front humide?
Peut-être que c’était lui, le bruit de métal, peut être ne voulait-il pas me déranger et me laisser rêver à un monde où l’amour ne serait que roi !
Mais alors, d’où venait ce bruit? Un animal?
Ou simplement un objet qu’il aurait fait tomber en se faufilant en silence entre les murs de la maison?
Alors, je sortis du bain, une serviette autour de la taille, et je parcouru, les pieds encore mouillés toute la maison à la recherche d’un mot, d’un signe.
Mais rien de plus, juste cet éternel silence qui se donnait à moi.
Mais pourquoi était il parti si vite? Si vite!
Pourquoi toutes ces questions qui fusaient dans ma tête sans avoir l’opportunité d’avoir la moindre réponse ?
L’air était chaud et la nuit était bien avancée. Alors je décidai d’aller finalement me coucher au lieu de tourner en rond comme un chien attendant le retour de son maitre.
8h00 du matin, enfin le réveil sonna mais j’avais la terrible sensation d’avoir dormi à peine une heure.
J’avais un de ces mal de crâne. On aurait dit que j’avais fait la fête toute la nuit, pourtant je n’avais pas bu, pas une seule goutte d’alcool.
Alors un café s’imposait pour réveiller tous mes petits neurones encore sous le charme de cette nuit étrange où il était venu et reparti sans un bruit. Après une douche rapide et le passage d’une longue robe fluide blanche à fine bretelle brodées, je me hâtais sur ma terrasse le cigare à la main, celui de la veille.
Je pensais le surprendre comme ce fameux jour où pour la première fois nos regards s’étaient croisés.
Je me souviens comme si c’était hier. Je m’étais levée très tôt ce matin là pour admirer le lever du soleil quand j’ai aperçu une silhouette papillonnante dans mon jardin. Il avait un chapeau de paille sur la tête, armé d’un sécateur qui parcourait du bout de ses doigts si délicats, mes tendres rosiers encore recouvert par la rosée. Il était là, fredonnant « La vie en rose » d’Edith Piaf. Serait-ce un signe du destin ?
Je ne sais pas pourquoi, mais à aucun moment je n’ai voulu l’interrompre. Apres quelques minutes à l’observer, il s’arrêta brutalement et leva la tête. C’est à ce moment là que je fus comme foudroyée par son regard de braise et mystérieux, un peu bridé.
Est-ce cela le coup de foudre, quand on est immobilisé par je ne sais quelle force, que notre cœur peine à respirer, qu’on a les mains moites, et que notre corps tout entier est électrifié !
Il portait un pantalon militaire avec un débardeur blanc qui laissait entrevoir ses muscles saillants et sur la peau dorée, sur son avant bras un curieux tatouage, un code barre.
« Bonjour » m’avait-il dit d’une voix rauque
« Bonjour » lui avais-je répondu timidement.
« Vous êtes de passage dans la région? »
« Non, je m’y suis installée, je suis tombée aveuglement amoureuse de cet endroit. Et vous ? Vous êtes un jardiner clandestin s’appropriant les jardins de fleurs des autres pour leur bien-être ? » lui avais-je dis en souriant.
Il m’avait répondu avec un charmant sourire qui m’avait totalement troublée.
« Je m’appelle Roxanne et vous ? »
« Quelle merveilleuse apparition Roxanne, moi c’est Tao .Le jour se lève, il va falloir que j’y aille»
« Déjà ! Ce fut une rencontre sympathique, surréaliste, mais sympathique, revenez quand vous le désirez».
Je le vis s’éloigner, sa silhouette fluette petit à petit devenait floue, une rose noire pulpeuse tomba à mes pieds, à peine j’eus le temps de la ramasser que déjà il avait disparu. Durant toute la journée je m’étais demandé si j’avais rêvé ou imaginé cette fascinante rencontre d’un bref instant. La journée s’était passée simplement, une journée particulièrement irrésistible qui avait marquée ma mémoire et laissé mon cœur en émoi.
La suite la prochaine fois si cela vous tente , belle fin journée à to